Commune de Lutter
Commune de Lutter

 

 

1914 - 1918

 

 

Südzaun, clôture électrique, Lutter Un des 7 postes de passage

En automne 1914, le général allemand Von Gaede fit construire une ligne électrifiée le long de la frontière suisse, de Pfetterhouse au Rhin, en passant par Courtavon, Levoncourt, Oberlarg, Winkel, Ligsdorf, Raedersdorf, Lutter, Oltingue et Hagenthal.

Constitué de poteaux de bois, reliés par une dizaine de lignes de barbelés, sur une hauteur d’environ trois mètres, le «Sudzaun» fut achevé en mars 1915.

Par endroits, ce tracé fut renforcé par une 2ème et une 3ème ligne de barbelés. L’ensemble, surveillé par un bataillon de la 8ème Landwehr Division, fut mis sous haute tension (de nuit uniquement) depuis le transformateur de Waldighoffen.

Cette nouvelle frontière militaire donna naissance à une zone neutre de 13 communes dont Lutter fit partie. Les habitants de ces localités avaient l’autorisation de circuler librement dans cette zone. Le franchissement des sept postes de passages n’était autorisé qu’aux fonctionnaires, médecins, sages femmes et civils munis d’une autorisation spéciale.

Source : B. Burtschy et V. Heyer (Première guerre mondiale sur le front de la Largue)

 

 

 

 

1939 - 1945

 

 

La ligne Maginot 

 

Dès 1933, des travaux de fortification ont été engagés dans le Sundgau. Décrivant un arc de cercle de 12 km de rayon dont Bâle est le centre, une ligne de fortins traverse la région par Sierentz, Les Trois Maisons, Muespach- le Haut, Oltingue et Raedersdorf, avec pour but de parer une attaque venant de l’est, mais aussi en cas de violation de la neutralité suisses par une invasion débouchant de la basse vallée de la birse.

 

 

L'évacuation dans les Landes 

 

A la déclaration de la guerre le 1er septembre 1939, tous les villages situés en avant de cette ligne fortifiée (ligne Maginot), sont évacués. Les habitants n'ont qu'une journée pour préparer leurs bagages et ne peuvent emmener que 30kg par personnes. Ils laissent tout. Veaux, vaches, cochons.

Les habitants de Lutter et Sondersdorf ont l'ordre de partir à la gare de Dannemarie. Ceux qui sont à pied mettront 3 jours. Leur destination est inconnue. Après plusieurs jours de train, sans hygiène, ils arrivent à Villeneuve de Marsan dans les Landes (les 3 villages se sont jumelés).

Pour surveiller le village et s'occuper des bêtes et des fermes abandonnées, l'Etat Major des Armées nomme parmi la population, un "comité de sauvegarde" d'une dizaine de personnes qui restera sur place.

Pendant toute cette période de la «drôle de guerre», Lutter qui est un avant poste, est occupé par les troupes françaises du secteur défensif d’altkirch comprenant les 12ème R.I.F. et 171ème R.I.F..

Le retour des villageois se fera une année plus tard, après la signature de l’armistice du 25 juin 1940. Il faudra repartir de zéro, l'étable est vide, la cave aussi, les maisons ont subi des dégradations dûes à l'occupation de l'armée.

Le 10 mai 1940, Victor Wanner (26 ans) meurt au combat en Seine-Maritime.

 

 

 

 

 

Lutter sous la botte nazie

 

Malgré les contraintes de l'annexion, Lutter recommence à vivre et l'on retourne aux travaux des champs. La vie continue.

Les malgré nous :

Le cauchemar commence en 1942, lorsque les jeunes sont enrôlés de force dans l'armée allemande. Ils seront la plupart envoyés sur le front russe. Certains malgré-nous ne reviendront pas. Joseph Probst (20 ans) disparait en Russie en 1944 près de Kossynitschy et Marcel Sanchagrin (34 ans) meurt au camp de Tambow en 1945.

Les réfractaires :

Ceux qui refusent l'incorporation de force s'évadent en Suisse. Plusieurs rejoindront la résistance. Raymond Wanner (22 ans) sera fusillé en 1944 dans les Landes et Gustave Hengy (23 ans) abattu lors d'un accrochage en 1944 dans le Gers.

Les familles déportées :

En représaille, les nazis déportent les familles des évadés et confisquent les biens.

Le 24 février 1943, à 3h du matin, 7 familles sont emmenées en autocar à Carspach puis en train en Allemagne vers la frontière polonaise. Ils travailleront la plupart dans des fermes.

Ils reviendront en 1945.

La libération :

Lutter est libéré le 20 novembre 1944, mais les alliés n'y viennent pas. Les troupes du Lieutenant Jean de Loisy passent par Riespach et Waldighoffen.

 

 

Les familles déportées envoient des nouvelles

 

 

 

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